Après une dernière nuit dans un hôtel construit entièrement en sel, nous quittons notre groupe et nos nouveaux amis, rencontrés dans le Sud Lipez, afin de parcourir seuls le salar d’Uyuni, autre endroit qui nous faisait rêver depuis si longtemps.

Nous décidons de le traverser dans sa largeur, du Sud au Nord en 2 jours. Le matériel débarqué de notre jeep, et remonté, notre premier cap sera l’isla incahuasi à 40km, le second, le volcan situé derrière l’île, 40km plus loin. Objectifs en km peu ambitieux car nous avons envie de prendre le temps.

Pour entrer dans le salar, nous devons emprunter une piste en terre surélevée qui a été aménagée afin de nous conduire environ 10 km plus loin. Elle nous permet d’éviter les zones où la couche de sel est trop fine, mouillée et où affleure une boue gluante.
Entrant dans le salar, nous tournons le dos aux cultures locales de quinoa. Nous avons eu l’occasion de partager avec l’un ou l’autre agriculteur sa méthode de récolte, à cette époque de l’année.
Une fois la terre derrière notre dos, nous avons donc en vue une forme abstraite, sorte de mamelon qui se dégage devant le volcan (comme indiqué, notre second point de mire).

L’ile, qui occupe une place presqu’au milieu du salar, soit au milieu de 12.000 km2 (environ 180 km de long sur 80 km de large), abrite des cactus centenaires (ils grandissent à raison de quelques millimètres par an). Les autres visiteurs partis, nous plantons notre tente en périphérie de l’ile: magie du coucher (et le lendemain, du lever) de soleil, silence complet.

La couche de sel atteint ici des niveaux record, plus de 100 mètres d’épaisseur. Nous avons adoré perdre nos repères de distances face à cette étendue blanche, sentir la surface de sel changer, entendre ce même sel craquer sous le passage de nos vélos.

Le lendemain, nous jouons le jeu des photographies typiques, dues à l’absence d’un horizon. Puis direction nord. Dans un premier temps, nous suivons des traces de véhicules, et finalement les quittons et coupons « à travers tout » pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Nous voyons le volcan, et pourtant plus nous nous en rapprochons, plus l’illusion d’en être proche est faussée.



Le lendemain, nous traversons un second salar, un peu plus petit (celui d’Uyuni est le plus grand désert de sel au monde), le salar de Coipasa. Son revêtement est sensiblement différent. La couche de sel y est nettement plus fine, et se mélange volontiers à du sable. La couche est même tellement fine qu’elle laisse affleurer au milieu du salar une grande étendue d’eau.

Nous ne nous lassons pas de rouler sur ces déserts de sel. Record battu sur une journée: nous croisons une voiture sur 80 km. Vraiment seuls au monde. Cela fait parfois peur.

Nous logeons le soir sur une autre île, celle de Coipasa, à la sortie de ce salar-là.

Les conditions de vie sont rudes, extrêmement rudes. Non seulement le froid tombe comme un couperet dès le coucher du soleil. L’électricité est rare, le gaz quasi inexistant. Les habitations n’ont aucun confort. Simple vitrage, pas de chauffage, pas d’eau chaude, s’il y a une salle de bains, elle est partagée, la toilette est en plein air, à l’extérieur. Et il ne nous est pas facile de trouver un ravitaillement conséquent. Pas de pâtes, parfois du riz ou du quinoa (réservés à l’exportation), des boîtes de conserves, quelques produits de premières nécessités et c’est tout. Des marchands ambulants passent de villages en villages, et vendent des fruits et légumes, ou de la viande (de l’amas ou d’alpagas).
Après les salars, quel choix ? Reprendre la route asphaltée vers Oruro puis La Paz ? Ou ? Nous choisissons de poursuivre en pleine nature, vers le Parc National de Sajama (qui abrite le volcan du même nom).

9 Replies to “Salars d’Uyuni et de Coipasa”

  1. Merci pour ces superbes partages que nous nous réjouissons de lire à chaque parution. Vous nous semblez de plus en plus détendus et vous semblez profiter pleinement de ces découvertes. Que de merveilles et très sincèrement, vous nous épatez.

  2. Un bonheur partagé de vous lire ! Quelle épopée extraORdinaire ! On est si heureux pour vous et en joie de vous revoir ;o) kiss Caro et Gery

  3. Je ne me lasse pas de vous lire ( tu as raté ta vocation Bertrand 😀) et de regarder vos splendides photos! Et de … vous envier! Quelle terrible et belle épopée. Belle continuation !

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