Aujourd’hui nous partons du motel de Lima, 35 habitants (Montana bien sûr, pas Pérou). Nous avons 165km à parcourir pour rejoindre l’entrée ouest du parc du Yellowstone. Nous passons donc par la pompe à essence, seul magasin de Lima pour faire nos réserves de nourriture pour 2 jours. Que le choix est difficile : 2 rayons de chips, 1 rayon de viande séchées en plastique, 1 rayon de barres chocolatées, quelques boites de conserves, et dans 1 frigo, au milieu d’une multitude de boissons sucrées et enrichies en toutes sortes de choses… un pauvre céleri en branche. A mon avis, le seul légume dans un rayon de 200km. Je n’ai pas eu le courage de l’emmener avec nous. Nous nous contenterons donc d’une boite de conserve de pâtes (que Bertrand avalera en 2 cuillères), de riz, de 2 tomates restantes dans nos sacoches et d’un peu trop de barres chocolatées. Du pain? non juste une masse molle de plastique, que nous ne prendrons pas non plus.

Depuis quelques jours, toutes les personnes que nous rencontrons nous parlent des baisses de températures et de l’arrivée de la neige. Oups, il est vrai que nous avons eu un temps merveilleux depuis le début (à part le smoke), nous avions presque oublié qu’il pouvait faire plus froid.

Nos sacoches pleines de nourriture bien sucrée, nous nous engageons donc sur la piste, la Centennial Lake Road. Nous avons en vue un camping le long d’un lac à environ 90 km de Lima.

Changement de décor par rapport aux jours précédents, plus de sapins… Il a gelé cette nuit, il fait encore bien froid; le ciel est d’un bleu pur (plus de smoke). Nous longeons un premier lac, artificiel, en fait un énorme réservoir et poursuivons la piste en gravier toute la journée, dans un vallée magnifique; tout est étourdissant et grandiose; seuls quelques ranchs semblent avoir été déposés là, et quelques milliers de vaches (j’oublie, un motard et un cycliste). Décor de far-west, nous nous attendions presque à voir apparaitre Charles Ingalls sortant de son chariot et Mary nous apportant des gaufres qu’elle avait préparées avec amour pour nous.

Pas un arbre à l’horizon pour nous abriter du soleil; nous sommes passés de zéro degré en début de journée, à 35°C à midi; nous nous arrêtons sur un coin d’herbe qui semble avoir été spécialement tondu pour nous (!)

Arrivée au camping comme prévu, en fin d’après-midi, nous sommes bien fatigués par cette piste. Rouler sur ces gravels demande une attention quasi permanente. Ce fut une journée fabuleuse, des paysages incroyables et un soleil permanent. Dan et Roger, gorgés de soleil, ont leur batteries quasi pleines malgré finalement 93km parcourus, le bonheur! Traitres, nous ne les prévenons pas que la nuit sera froide alors que nous sortons, bonnets, caleçons longs, sacs à viande d’hiver pour nous.

Nous nous installerons dans le dernier emplacement libre. Camping gratuit cette fois (en général max 20 dollars), first arrived, first served. Comme tous les campings du coin, il y a juste une toilette sèche (sans papiers toilettes…) et un accès à de l’eau potable (ici une source). Nous sommes à nouveau dans une région à ours, et présence d’une armoire anti-ours pour y déposer tous nos aliments.

Nous installons notre tente à côté d’un cycliste que nous avions croisé en journée. Il a une petite tente de 30cm de large et tout juste 1m70 de long. A côté de lui, notre tente paraît un palace. Nous avons en effet choisi une tente de 3 personnes et non de 2, avec de plus, un auvent qui a quasi la taille de la chambre, ce qui nous permet de ranger nos affaires, nous changer sans trop de contorsions.

Un ou deux jours à l’avance, nous définissons notre trace sur l’appli « Ride with GPS » en fonction des points d’arrivées possibles (campground comme celui-ci, Upper Lake Campground, au bord du lac).

Nous sommes maintenant mieux rodés dans notre organisation, nous identifions la toilette sèche et la source d’eau potable; cette dernière est essentielle pour nous permettre de cuisine, de nous décrasser de la journée (l’eau du lac est devenue très, très froide) et de remplir nos gourdes. A propos de l’eau, nous n’en manquons jamais dans cette région, nous avons en effet avec nous un filtre à eau et un Steripen, et utilisons l’un ou l’autre en cours de journée, afin de re-remplir les gourdes.

Bertrand déplie la tente, et je l’aide à finaliser cette opération; nous lançons la cuisine. Nous effectuons aussi un petit tour des vélos; avec les secousses, il n’est pas rare que des parties se desserrent. Heureusement, nous avions choisi un système de transmission parfaitement adapté (pour les amateurs, un changement de vitesse Pinion 18 vitesses (concurrent du Rohloff), ç-à-d que les vitesses sont dans un bain d’huile, et une courroie remplace la chaîne). Nous n’avons donc ni chaîne, ni cassette de vélo classique, dont nous voyons tous les jours les autres cyclistes faire une inspection minutieuse et qui souffrent de ces conditions.

Après ce festin, petite vaisselle rapide de notre unique casserole, de nos deux seules assiettes et de nos couverts.

Le lendemain, nous parcourons les derniers kilomètres de cette partie de la Great Divide (GDMBR) que nous quitterons peu avant le Yellowstone.

4 Replies to “Camping Paradise”

  1. Avec l’arrivée du froid et de la pluie ici en Belgique, envie de vous rejoindre dans ces décors magnifiques…..
    Hâte de lire la suite….
    Merci pour vos aventures écrites. Trop chouette de pouvoir les lire.

  2. Miam ! Je ferais bien un AR rapide juste pour partager un de vos délicieux repas !!!
    On imagine bien l’immensité des paysages et le bonheur d’en faire partie , grâce à vos photos, merci 🥰

  3. Merci de partager vos aventures et belles photos. Trop sympa de vous lire et de vous suivre.
    P.S. : Vous avez même pensé à emporter des herbes de Provence 😉 Vive la nourriture européenne…

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